[MUSIQUE] [MUSIQUE] Pourquoi parle-t-on de métiers féminins et de métiers masculins? De techniques d'homme et de techniques de femme? À quoi servent les techniques? Qui peut s'en servir? Et qui est en mesure de les produire? Innovateurs, inventeurs, producteurs de sciences et de techniques, ces mots peuvent-ils se décliner au feminin? Si oui, depuis quand et à quel prix? Quelle est la place des femmes et des hommes dans la production scientifique et le monde de la recherche? Les sciences du passé étaient-elles sexistes? Les savoirs sur la nature, le sexe et le genre sont-ils neutres et détachés des environnements culturels et sociaux qui les voient naître? Et que penser des savoirs scientifiques produits sur l'infériorité naturelle des femmes ou sur le cerveau des homosexuels? Pourquoi la pilule contraceptive a été inventée pour les femmes et pas pour les hommes? Y a-t-il un, deux, trois sexes qui en décident selon quels critères et pour définir quelles sociétés? Ce module se propose d'introduire à l'étude des sciences et des techniques dans une perspective de genre. Il s'agit d'apprendre à questionner nos relations aux techniques et aux sciences et la place qu'elles occupent dans les sociétés contemporaines. Il est aussi question de l'engagement des techniques et des sciences dans ce qui fonde les sociétés, les relations sociales, le sexe et les corps. Il est question finalement d'analyser les enjeux sociaux et politiques qui sont liés aux transformations biomédicales contemporaines. La première leçon s'intéresse à la question de la neutralité des techniques, en focalisant sur les rôles sociaux et professionnels et la division technique et sexuelle du travail. Remettre en question la neutralité des techniques est une première façon de s'interroger sur la production des rapports sociaux de sexe et le pouvoir que confère la maîtrise des techniques. La critique sociale et féministe des techniques, d'abord focalisée sur le travail, s'est ouverte à d'autres champs tels que la médecine et les sciences, fondant une série de travaux novateurs qui sont introduits en fin de leçon un et étudiés dans les leçons qui suivent. La deuxième leçon s'interroge sur la question de la neutralité des sciences en tant qu'espaces institutionnalisés de production de savoir et moyens, outils de transformation du monde. Elles rappelle de façon systématique les courants théoriques et les approches qui sont à l'origine du développement du champ d'histoire, de l'anthropologie et de la sociologie des sciences, et elle rend compte de la contribution des études féministes au développement de ce champ tant du point de vue empirique que théorique. La troisième leçon revient sur le question délicate du partage nature-culture et sur la façon dont les sciences du vivant se sont intéressées à la différence de sexe et ont contribué à la définir et à la façonner. Au-delà des savoirs, il est alors question des dimensions proprement instrumentales des sciences de laboratoire et de leur capacité à définir et transformer le vivant. Le questionnement sur les frontières contemporaines du sexe et du genre est poursuivi et approfondi en leçon quatre, autour de la façon dont la biomédecine ou les biotechnologies transforment plus largement les frontières du corps et du vivant. De nouveau, et à partir des exemples multiples, il est question des enjeux de pouvoir qui se trouvent engagés dans l'expérience contemporaine du rapport aux sciences et aux techniques. Le sexe/genre, comme objet à transformer ou comme rapport de pouvoir étant au cœur de ce dernier questionnement. Il est alors possible d'ouvrir le débat et de s'interroger sur les contours de ce que pourrait être une démocratie sexuelle, citoyenne et participative en matière de science et de techniques. Comme à l'habitude, dans ce MOOC, les leçons mobilisent des spécialistes internationalement reconnus de ces champs de recherche et s'appuient sur des recherches en cours conduites par de jeunes chercheuses qui viennent parler de leurs travaux, de leur questionnements et de leurs résultats. [MUSIQUE] [MUSIQUE]